7/2/2001 - avaler une vie de spiegel au goût amer
Quand mon frère lut cette nouvelle dans un reccueil de contes juifs, je ne pus m'empêcher d'imaginer mille et une manières de sauver le pauvre rabin, de l'extraire à toute cette souffrance absurde. L'idée pouvait être par exemple d'attendre jusqu'à la mort de la cuisinière, et seulement alors expliquer au saint homme que l'on avait compris le véritable sens de son acte, que l'on avait devine. Il le nierait probablement, pour sauver l'honneur de la famille de la cuisinière et pour ne pas vexer et humilier à toute une peuplade qui pendant des années l'avait traité d'égoïste. Ou bien il le nierait parce qu'il était humain et il voulait que son sacrifice soit parfait aux yeux du Seigneur.
Et c'est alors qu'il me vient à l'idée cette hypothèse : que l'histoire même est une sorte de sacrifice pour une vérité plus élevée. Si Dieu n'exite pas, si cette récompense que le rabin devinait - ou plutôt attendait, peut etre sans vouloir attendre - n'existait pas, alors peut être peut on comprendre la véritable sagesse de tous les sages (le savent-ils au moins?) qui est qu'ils sont en train d'avaler une vie de spiegel au goût amer pour sauver les hommes de LEUR PROPRE ignominie, pour leur donner la possibilité de rever d'un monde saint.
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